Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Fonctionnaires, droits familiaux, privé : ces autres réformes des retraites qui se profilent
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/06/2023 à 12:02

Après l'échec de la tentative d'abrogation, plus rien ne s'oppose à l'entrée en vigueur de la réforme des retraites dès septembre. Mais le sujet n'est pas clos, car des dossiers majeurs restent à arbitrer pour les salariés du privé, les fonctionnaires et les femmes.

(illustration) ( AFP / JOEL SAGET )

(illustration) ( AFP / JOEL SAGET )

Agirc-Arrco: un pactole à partager

La grande caisse déborde. L'Agirc-Arrco, régime complémentaire des salariés du privé, qui verse chaque année plus de 87 milliards d'euros de pensions à 13 millions de retraités, dégage même de copieux excédents: 2,6 milliards en 2021, plus de 5 milliards en 2022.

Ses comptes devraient rester durablement dans le vert, à en croire les prévisions du gouvernement, qui tablait en janvier sur un surplus de 1,7 milliard pour l'Agirc-Arrco cette année et jusqu'à 6 milliards en 2030, grâce au report de l'âge légal à 64 ans.

Une manne dont ce régime, géré par les partenaires sociaux, n'a pas vraiment besoin, puisque ses abondantes réserves financières suffisent déjà à garantir sa "règle d'or" - disposer de six mois d'avance sur un horizon de 15 ans.

Heureux hasard du calendrier, le dernier accord-cadre conclu en 2019 arrive à échéance cet automne. La négociation, qui devait débuter avant l'été, pourrait être reportée à la rentrée, selon plusieurs sources contactées par l'AFP.

Avec de telles marges de manoeuvre, les syndicats devraient obtenir sans peine la suppression du "bonus-malus" censé inciter les salariés à partir plus tard - mais qui n'a pas eu l'effet escompté.

La question d'une hausse des pensions, comme celle d'une baisse des cotisations, seront sans doute aussi mise sur la table.

Fonctionnaires: une caisse au bord du gouffre

Tous les voyants sont au rouge pour la caisse des agents territoriaux et hospitaliers. La CNRACL accumule les pertes (4,5 milliards d'euros en trois ans) et son déficit devrait se creuser "fortement" cette année, à 2,8 milliards d'après la Commission des comptes de la Sécurité sociale.

Le résultat d'un piège démographique: le nombre de retraités (1,3 million) progresse de plus de 3% par an, quand celui des cotisants (2,2 millions) stagne depuis une décennie.

Et le pire est à venir, car les pertes "continuent de s'accroître à moyen terme" malgré la réforme des retraites, selon le gouvernement, qui a pourtant prévu une hausse des cotisations dès l'an prochain pour ce régime.

Hausse "largement insuffisante pour couvrir (celle) du déficit", qui continuera donc d'augmenter "pour atteindre 6,6 milliards en 2030", souligne la Cour des comptes, inquiète d'une situation "de plus en plus préoccupante".

Aucune solution ne se dégage pour le moment. Relever encore le taux de cotisation ou augmenter les salaires pèserait sur les finances des collectivités et des hôpitaux - donc de l'Assurance maladie. Une reprise de dette (comme pendant le Covid) allègerait le fardeau mais ne règlerait pas le fond du problème.

Mères, veuves: un chantier à haut risque

Conscient de marcher sur des oeufs, le gouvernement n'a pas tout mis dans le panier de sa réforme. Les "droits familiaux" et les pensions de réversion devaient ainsi faire l'objet de travaux spécifiques, avec en ligne de mire le budget 2024 de la Sécu, qui sera présenté en septembre.

Mais depuis plusieurs mois, l'exécutif reste silencieux sur ces sujets aux énormes enjeux budgétaires (20 milliards d'euros pour le premier, 37 milliards pour le second) et politiques, ces dispositifs bénéficiant essentiellement aux femmes.

Un public loin d'être acquis, après une réforme contestée notamment pour son manque d'équité envers les femmes, qui devront allonger leur carrière davantage que les hommes - même si cela va un peu réduire les écarts de pension.

Au risque de rouvrir la boîte de Pandore, le gouvernement a avancé une première piste: transformer les trimestres accordés aux mères de famille en "bonification" sonnante et trébuchante dès le premier enfant.

Idée approuvée par la Cour des comptes, à condition de la mettre en oeuvre "à coût constant". Une méthode qui ferait nécessairement des gagnantes et des perdantes.

3 commentaires

  • 10 juin 08:54

    Ce n'est que partie remise . Ce qui ressort de cet épisode est encore une nouvelle fois l'arrogance, le condescendance et la corruption de tout ce milieu politicien( ienne ) . RAUSS!


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Des visiteurs sur la place Saint-Pierre au Vatican le 5 mai 2025  ( AFP / Dimitar DILKOFF )
    information fournie par AFP 06.05.2025 04:53 

    Les cardinaux commencent mardi à emménager dans les logements du Vatican où ils demeureront le temps du conclave, à la veille de leur réunion secrète pour élire un nouveau pape. Plus de deux semaines après le décès de François, le 21 avril, 133 cardinaux électeurs ... Lire la suite

  • Ce montage photos créé le 2 mai 2025 montre, à gauche, le président américain, Donald Trump, s’exprimant à Washington le 23 avril 2025, et, à droite, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, parlant à Ottawa le 2 mai 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
    information fournie par AFP 06.05.2025 04:48 

    Donald Trump reçoit mardi le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, porté au pouvoir sur une promesse de tenir tête au président américain, mais qui devra se garder de le braquer s'il veut lui arracher un compromis commercial. L'entrevue pourrait être ... Lire la suite

  • L'entrée du "village d'enfants" de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont à Liévin, dans le Pas-de-Calais, le 7 mars 2025 ( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )
    information fournie par AFP 06.05.2025 04:04 

    Le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) rend mardi son jugement à l'encontre d'un religieux de Riaumont accusé d'avoir consulté et détenu de nombreux fichiers pédopornographiques, le premier procès autour du "village d'enfants" de cette communauté ... Lire la suite

  • Un ours brun près de Melles, dans les Pyrénées françaises, le 4 juin 2020 ( Pays de l'Ours / - )
    information fournie par AFP 06.05.2025 04:01 

    Relaxe ou condamnation, les 16 chasseurs jugés pour une battue illégale qui a abouti à la mort d'un ours, espèce protégée, en 2021 dans les Pyrénées, connaitront mardi la décision du tribunal correctionnel de Foix. Lors du procès le 19 mars, le procureur a requis ... Lire la suite